La Casa au Nicaragua: La lucha campesina sigue!…

La lucha campesina sigue!…

Depuis le début de cette année 2016, nos actions en collaboration avec la coopérative commencent à se réduire et nous lui apportons actuellement des personnes ressources pour le renforcement de sa gestion: des formations pratiques et un suivi concret dans la gestion de ces différents volets d’activités ainsi que le maintien d’un suivi local et d’échanges avec les agriculteurs les mieux formés.

San José de Cusmapa

Cette région montagneuse du Nord-Ouest du Nicaragua est composée d’un petit centre urbain entouré de 27 communautés et compte environ 7.000 habitants, majoritairement d’origine indigène Chorotega.  L’activité économique principale y est l’agriculture de subsistance des aliments de base comme le maïs et le haricot rouge. 65% de ses habitants vivent toujours dans l’extrême pauvreté. Depuis l’été 2014, le phénomène climatique El Niño, qui se maintient de plus en plus longtemps et survient de plus en plus fréquemment, y a apporté des sécheresses terribles qui ravagent les cultures et provoquent une crise alimentaire qui touche fortement ces familles paysannes. A cela vient s’ajouter une déforestation importante liée à l’exploitation sauvage des pins endémiques qui poussent aux sommets des montagnes.

Notre partenaire, la coopérative Ramon Padilla (COMURPA) a lancé ses premières activités en juillet 2013. Les missions qu’elle s’est données sont de conseiller et d’aider techniquement les petits producteurs à développer leurs activités génératrices de revenus en améliorant et en diversifiant leurs productions par des méthodes agroécologiques, en mutualisant les moyens de production, les moyens de stockage et de traitements des récoltes, et la vente de celles-ci dans un circuit court. Elle a un futur autonome mais a besoin d’une assistance technique et financière pour se développer et se consolider.

Préalablement encadrée par l’ONG locale UNICAM (Universidad campesina), la coopérative a passé une première étape de transition pour devenir en juillet 2014, le partenaire direct de la Casa Nica. Elle a ainsi pu engager elle-même des techniciens agronomes et un comptable.

Cette coopération a servi au renforcement des capacités humaines, institutionnelles, techniques et financières de la coopérative avec des formations, une mise à jour des aspects légaux, administratifs et fiscaux, la mise à disposition de personnes ressources, l’apport de matériels et d’équipements…

Vers une autonomie progressive

En 2014, la coopérative a ouvert un magasin de fournitures agricoles au centre de Cusmapa, la « Tienda Campesina« , couplée d’un groupe d’achats communs pour les membres de la coopérative.

Durant les étés 2014 et 2015, le prix des denrées alimentaires a plus que triplé, provoquant une crise alimentaire importante dans le tout le département de Madriz et de Nueva Segovia. La plupart des familles paysannes ont été obligées de manger les grains conservés pour les semis de septembre. Il a donc fallu réagir vite en lançant un programme de prêt de semences pour que les petits producteurs aient de quoi ressemer dès les premières pluies. Ce fut le point de départ de la création d’un centre de collecte de grains de maïs et de haricots rouges, sources de protéines importantes et éléments de base de l’alimentation quotidienne.

Face aux conséquences climatiques, la COMURPA a également lancé des parcelles de production et de récupération de semences natives de haricots rouges plus résistantes à la sécheresse et aux caractéristiques pédoclimatiques locales. La Tienda Campesina a fourni des outillages et systèmes d’irrigation; les participants ont apporté un tas de variétés natives à sélectionner, améliorer, renforcer au fil des saisons; les techniciens les ont suivi quotidiennement dans leurs parcelles. La coopérative dispose maintenant d’une réserve de semences de meilleure qualité et d’infrastructures pour les stocker dans de bonnes conditions.

Avec les quelques fonds qu’elle a engendré, elle développe un projet de microcrédits accessibles à ses membres avec des taux d’intérêts bien moins élevés que ceux des banques…

Le renforcement de sa structure et de son organisation lui a permis de faire de nouvelles alliances, notamment avec la FECODESA, une fédération de coopératives régionales qui va poursuivre le projet de production de semences en l’étendant au sorgho, une céréale très résistante aux sécheresses.

En tant qu’association de solidarité internationale, nous n’avons pas accès à de nombreux financements et appels à projets, souvent uniquement disponibles aux grosses ONG agréées. Ce manque de moyens pour investir dans des infrastructures plus importantes (locaux et moyens de transport par exemple), freine certains aspects de notre action et surtout celles de la coopérative. Des démarches ont été entamées auprès d’organismes internationaux au Nicaragua mais là aussi c’est très difficile: beaucoup ont déjà quitté le pays à cause des mauvaises relations avec le gouvernement et bien entendu, la réduction drastique de l’aide au développement partout dans le monde.

Mais on s’accroche, avec nos petits moyens, et espérons bientôt pouvoir acheter un terrain à Cusmapa pour y construire, en adobes, de nouveaux locaux qui pourront regrouper toutes les activités de la coopérative et peut-être en susciter de nouvelles…

… y siempre seguira!

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