Sarayaku se lance avec la Casa Nicaragua!

 

C’est un combat d’Indiens contre des Géants du pétrole: depuis des décennies, le Peuple autochtone Kichwa de Sarayaku se bat contre l’exploitation pétrolière des sous-sols de son territoire. Il lutte pour la préservation de sa forêt, un lieu de vie qui permet la vie, une forêt vivante. Il a déjà remporté plusieurs batailles comme celle face à la Cour interaméricaine des Droits de l’homme qui condamna l’État équatorien et le força à respecter les droits des populations autochtones. Mais les menaces d’exploitation de leur territoire ainsi que des territoires voisins sont toujours bien présentes…

La Casa Nica est depuis 30 ans un lieu où se rencontrent et s’écoutent des activistes du monde entier. Invités par des associations amies telles qu’Identité Amérique indienne, Amnesty international ou Frontière de vie, elle a eu le plaisir d’accueillir plusieurs membres du Peuple Kichwa de Sarayaku, luttant farouchement pour la préservation de leur territoire, de leur culture, de leurs savoirs, de leur vie quotidienne au cœur de la forêt amazonienne.

Des liens se sont tissés et renforcés. Une membre de la Casa a fini par se rendre sur place, tout simplement pour faire connaissance. Une fois puis deux, pour la fête de la Uyantza. C’est là que l’idée a surgi avec l’association des femmes de Sarayaku,  Kuriñampi, d’organiser une tournée de femmes en Belgique. Une idée qui est devenue réalité par l’action collective, une « minga » comme on dirait là-bas, de 14 associations wallonnes, fin octobre 2015.

Puis tout s’enclenche très vite… surgit un appel à projets de la Région wallonne dans le cadre de la Solidarité climatique de l’Agence wallonne pour l’Air et le Climat (AwAC), et c’est parti!

Un projet de coopération Sarayaku-Casa Nica-Wallonie, intitulé localement Sumak Allpa, Plan de vie, voit le jour…

Conservation durable du territoire du Peuple Sarayaku, Amazonie équatorienne, et renforcement de ses plans de gestion et d’administration.

Le Peuple Originaire Kichwa de Sarayaku est situé en Équateur, dans la province amazonienne de Pastaza. La superficie totale de son territoire est d’environ 135.000 hectares dont 95% sont recouverts de forêts primaires qui constituent un écosystème riche en biodiversité et en ressources naturelles. Ce type de territoire, qui représente un important puits carbone, joue un rôle central dans la stabilisation du climat de la planète.

Face aux menaces, Sarayaku a lancé des actions de grandes ampleurs pour protéger son territoire et travaille constamment sur des stratégies pour la conservation durable de son territoire et le renforcement de ses plans de gestion et d’administration.

L’un d’elle, la Frontière de Vie, le Sisa Ñambi, est un chemin de fleurs démarré il y a plus de 10 ans. De vastes cercles d’arbres à fleurs géants sont plantés sur tout le pourtour du territoire, soit sur plus de 300 km. En grandissant, ils deviendront visibles du ciel et marqueront la présence des hommes et des femmes immergés dans cette forêt et leur volonté de la préserver.

Los Descendientes del Jaguar d’Eriberto Gualinga

Un autre enjeu important de la lutte de Sarayaku est de faire reconnaître l’autorité et les droits de ses habitants sur l’administration de son territoire selon un concept innovant d’aire protégée: le Kawsak Sacha ou Forêt vivante.

Les priorités du Peuple Sarayaku et de son conseil de gouvernement, le Tayjasaruta, sont toutes liées à la protection du territoire et des droits collectifs des populations autochtones, au renforcement et à la valorisation de la culture, à la protection et à la conservation des ressources naturelles, à la valorisation du modèle d’éducation, de la science et de la médecine traditionnels kichwas. C’est dans cette optique qu’interviennent notre collaboration et notre appui, centrés sur 3 aspects.

Le projet Sumak Allpa Tayjasaruta – Casa Nicaragua

Le Sisa Ñambi et la Kampaña Kaparik

La visibilité du rôle et des droits du Peuple Sarayaku dans l’administration de son territoire: marquer symboliquement les frontières du territoire Sarayaku en concertation avec les communautés qui y vivent et avoisinantes, et en améliorer la visibilité en poursuivant la plantation d’une frontière d’arbres à fleurs.

Il s’agit concrètement de:

  • entretenir et de prolonger la démarcation physique de la « Frontière de vie » par la création de nouveaux cercles de plantation;
  • promouvoir et informer de ces plans toutes les communautés qui y vivent et celles qui l’avoisinent;
  • de renforcer leur adhésion et appropriation des plans de gestion et de préservation de Sarayaku.

Les Kaskirunas

La mise en œuvre de ses plans de gestion et leur adaptation aux conséquences du changement climatique: constituer et renforcer une équipe de gardes forestiers traditionnels, les Kaskirunas, pour l’étude, le monitoring et la surveillance écologique du territoire; pour la planification de ses affectations et de ses utilisations pour l’habitat, l’agriculture, la chasse, la pêche et la cueillette.

La mission des Kaskirunas est de:

  • De surveiller l’écosystème afin de détecter à temps toutes les sources possibles de contaminations des sols, des rivières, de l’alimentation des animaux sauvages, etc.
  • D’observer la biodiversité, les interactions entre les espèces, le comportement animal, l’impact des activités humaines, etc.
  • D’informer le Conseil du Gouvernement et le Département de gestion des ressources naturelles de ses observations.
  • De veiller au respect des règles communautaires et du plan de gestion et d’administration déterminant notamment les périodes et les zones autorisées pour la chasse et la pêche, les coupes d’arbres, l’affectation des sols, etc.
  • De discerner les conflits potentiels et de les désamorcer.
  • De participer à l’agrandissement de la « Frontière de vie ».

Le Kawsak Sacha

La protection durable de l’environnement et du mode de vie de Sarayaku: proposer et promouvoir la création d’une aire naturelle protégée novatrice qui englobe les droits et les visions des populations qui y vivent, renforce et reconnaît leur rôle dans sa gestion et son administration.

Dans de nombreuses régions du monde, particulièrement importantes pour l’équilibre climatique et environnemental, des Peuples autochtones résistent face aux menaces que représente l’exploitation de leurs territoires, amenant la misère, la violence, la perte d’identité, l’immigration au sein de leur communauté et la destruction de l’environnement.

Dans de nombreuses aires protégées uniquement par des normes environnementales minimisées et vulnérables sont développées des stratégies de déplacement et de discrédit des peuples originaires, dévalorisant jusqu’à leur philosophie de vie. Le mythe de grands espaces vides et opulents pousse les décideurs à promouvoir des politiques de colonisation et des projets d’exploitation non tenables.

Les pressions sont fortes pour les convaincre que leur mode de vie est caduc et qu’il est temps pour eux de se convertir en femmes et hommes « modernes et civilisés », participant à l’enrichissement de leur pays. Ces peuples, et nous!, sommes cependant convaincus que leur participation réelle au développement de la nation et au bien-être commun tient précisément dans la préservation de la richesse et de la diversité naturelle et culturelle qu’offrent ces forêts et ses habitants. De leur initiative surgissent des modèles alternatifs propres à leur pensée et à leur mode de vie.

Le projet propose de renforcer cette définition en y apportant de nouveaux concepts issus de la culture et de la philosophie kichwas de « Forêt vivante » qui incorporent des dimensions supplémentaires dans la protection de ces espaces. Il veut trouver les instruments qui permettraient au Peuple de Sarayaku d’exercer pleinement son droit à conserver ses espaces de vie. Il veut promouvoir le rôle des populations indigènes dans les préceptes qui régulent les systèmes des aires naturelles protégées. Les forêts vivantes protégées et préservées sous leur administration doivent être considérées comme libres de toute exploitation et industrie qui atteindraient à leur vie. Dans le cadre de la lutte pour la réduction des émissions de GES et la préservation des puits carbone, il devient également impératif de soumettre ces thèmes à la communauté internationale.

Les partenaires nationaux et internationaux

Nos partenaires dans ce projet financé par le programme Fast Start Solidarité Climat de la Région wallonne, outre le Conseil de gouvernement du Peuple autochtone Kichwa de Sarayaku, sont Frontière de vie et Oro Verde-Allemagne.

Pour des informations plus détaillées sur le Peuple Sarayaku, nous vous invitons à consulter le site de Frontière de vie Belgique et à voir ou revoir Le Chant de la fleur et les vidéos d’Eriberto Gualinga.

Ainsi que les pages de Sarayaku :

Facebook Sarayaku

Site de Sarayaku

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Gracias al equipo de comunicacion de Sarayaku para la fotos!

Video sur la Frontière de vie, le Sisa ñambi d’Eriberto Gualinga

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