Nicaragua: « Terroriste », Amaya Coppens?
De retour au Nicaragua après un court séjour en Europe, Amaya Coppens a à nouveau été arrêtée ce 14 novembre 2019 avec une 15ne d’autres étudiants. Cette arrestation a eu lieu alors qu’ils apportaient de l’eau et du soutien aux Mères de prisonniers politiques en grève de la faim dans une église de Masaya (à 20 Km de la capitale Managua). Déjà avant son départ et encore plus après son retour, Amaya Coppens était sans cesse surveillée et régulièrement menacée. Amaya Coppens fait partie de l’Articulacion de Movimientos y Organizaciones de la Sociedad Civil du Nicaragua, un large espace de convergence d’acteurs sociaux de tous horizons: mouvements campesinos, indigènes, étudiants, défenseurs des droits humains, luttant pour un changement politique et social en profondeur.
Pour plus d’info sur la situation globale au Nicaragua: Toujours sandiniste, le Nicaragua ?
Ne baissons pas la pression!
Pour rappel:
En avril 2018, de fortes protestations ont éclaté au Nicaragua contre le régime Ortega-Murillo en place depuis 2007. Depuis lors, le couple présidentiel s’accroche au pouvoir, réprime lourdement et poursuit les leaders étudiants et paysans du mouvement social, ainsi que ses anciens camarades sandinistes farouchement anti-ortéguistes. A ce jour: 610 prisonniers politiques, plusieurs centaines de morts et beaucoup plus de blessés…*
Amaya Coppens, étudiante en médecine de 23 ans, très active dans les protestations menée par les mouvements universitaires de León, y est emprisonnée depuis septembre, accusée de plusieurs délits dont celui de terrorisme. Nicaraguayenne par sa mère Tamara Zamora et Belge par son père Frédéric Coppens (coopérant au Nicaragua depuis 30 ans), l’arrestation d’Amaya a suscité un regain d’attention en Belgique sur la répression exercée au Nicaragua contre l’opposition au gouvernement Ortega-Murillo.
Depuis le début des manifestations, la répression a été croissante, déclenchant une violence parfois réciproque. Cette répression s’est exercée contre tous les opposants, y compris les fonctionnaires qui ont exprimé leur mécontentement et les médecins coupables d’avoir soignés des manifestants blessés, tous ont perdu leur emploi et bon nombre ont du fuir le pays.
*Cf. Rapports du Cenidh (https://www.cenidh.org/),
de la CIDH (http://www.oas.org/en/iachr/reports/pdfs/Nicaragua2018-en.pdf)
et des Nations Unies (https://www.ohchr.org/Documents/Countries/NI/HumanRightsViolationsNicaraguaApr_Aug2018_SP.pdf)