Nicaragua, Nicaraguïta…

Les projets soutenus par la Casa concernent principalement le secteur rural des communes de Somoto et de Cusmapa, situé à 1280 mètres d’altitude au Nord-Ouest du Nicaragua. Il compte de nombreuses communautés indiennes vivant dans une pauvreté extrême, sans électricité ni eau courante. L’activité économique principale est la culture des céréales de base (maïs et haricots noirs) destinée à la consommation locale. Ces communautés se situent à plus de 30km du centre des municipalités et ne sont pour la plupart accessibles qu’à pied ou à cheval par des sentiers creusés à la main par les habitants eux-mêmes. Cette région est fortement touchée par le dérèglement climatique, d’intenses sècheresses alternant avec des pluies diluviennes.

Les monocultures destinées à l’exportation (café, canne à sucre, coton,…) mises en place par les grands propriétaires terriens durant de longues années de colonie, de dictature, de guerre et de politiques ultralibérales ont rendu le pays extrêmement dépendant des aides alimentaires étrangères. Depuis des décennies, les paysans sont privés des terres les plus fertiles et utilisés comme main d’œuvre bon marché dans les grandes exploitations, puis abandonnés selon les fluctuations des prix du marché mondial.

De nombreuses familles de paysans ont cependant résisté à l’exode rural de masse que l’on observe dans la plupart des régions pauvres du monde et se sont retirés sur des terres qui n’intéressent pas les exploitations industrielles car elles sont difficiles d’accès, ont un relief accidenté et des terres à priori peu fertiles. Par manque de moyens de subsistance, il arrive cependant encore très souvent que le père de famille soit forcé d’abandonner son foyer pendant toute une saison afin de vendre sa main d’œuvre ailleurs.

Ces familles ont de grandes difficultés pour subvenir elles-mêmes aux besoins alimentaires de toute une année d’où l’importance de la création d’une alternative en diversifiant et en améliorant leur production agricole afin qu’elles puissent s’alimenter de manière autonome mais aussi développer des activités génératrices de revenus.